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Ces femmes qui ont marqué l’archéologie

Elles s’appellent Sarah, Margaret ou Gertrude… Qu’elles soient archéologues ou historiennes, ces femmes sont des pionnières dans leur milieu. Partez à la découverte de ces femmes hors du commun.

“Gertrude Bell était une femme de tête et de cœur, vertigineuse” Lawrence d’Arabie

Portrait de Gertrude

Nom : Bell
Prénom : Gertrude
Née le 14/07/1868 – Décédée le 12/07/1926
Profession : Archéologue
Quelques dates :
1892 : Persian Pictures
1915 : Rejoint l’Arab Bureau
1921 : Conférence du Caire

Gertrude Bell était une archéologue, écrivaine, espionne et alpiniste britannique. Elle est connue pour ses travaux archéologiques mais aussi pour ses actions pendant la création de l’état de l’Irak.

Née en 1868 dans l’Angleterre Victorienne, Gertrude Bell grandit dans une famille aisée. Très intelligente, elle réussie à entrer à l’Université d’Oxford où elle sera la première femme britannique à obtenir un diplôme d’Histoire, qu’elle a d’ailleurs obtenu brillamment en seulement deux ans.

Passionnée par l’Orient, Gertrude Bell part pour la vallée de l’Euphrate où elle participera à une campagne de recherches archéologiques. La perte de l’homme qu’elle aimait, la conduit dans les Alpes où elle pratique l’alpinisme avec ferveur. Elle est la première femme à avoir fait l’ascension de sept sommets de l’Engelhöner (Alpes berlinoises). Le Gertrudspitze a d’ailleurs été renommé en son honneur.

Gertrude Bell a de multiples cordes à son arc car elle est polyglotte. Elle parle des langues comme le français ou l’allemand mais aussi l’arabe. Grâce à cela elle entreprend plusieurs voyages en Orient. Elle écrit deux livres Persian pictures et Syria, the desert and the sown. Elle prend des photos, échange avec les habitants et note tout ce qu’elle observe. Ses journaux intimes sont d’ailleurs conservés aux Archives coloniales de la Grande-Bretagne.

Cette femme qui ne se déplace jamais sans une escorte, détonne dans le paysage. Elle emporte toutes ses affaires sur chaque expédition. On raconte qu’elle faisait emporter ses toilettes, sa porcelaine et le confort plus que nécessaire dans le désert. On la surnomme  d’ailleurs la Khatoun, qui se traduit par sultane, c’est plutôt classe. Gertrude Bell a visité de nombreux autres pays comme les Etats-Unis, la France, le Japon ou l’Iran.

En 1915, Gertrude Bell rejoint l’Arab Bureau, agence de renseignements britanniques au Caire où elle aide, entre autre, à éditer des cartes. Lors de missions de reconnaissances dans le désert d’Arabie, Gertrude Bell rencontre le célèbre Lawrence d’Arabie. Ces deux personnages s’entendent bien, et travaillent ensemble afin de définir les frontières de l’Irak. Durant cette période, l’aventurière est aussi conseillère de Winston Churchill. Elle est à l’origine de la création du musée d’Archéologie de Bagdad qui ouvrira en 1926. Lorsqu’elle meurt cette même année, l’École britannique d’archéologie d’Irak est fondée selon ses dernières volontés. Les travaux et actions de Gertrude Bell sont restés dans les mémoires et lui a permis d’être décorée par l’Empire britannique.

Femme, historienne et féministe, rien n’arrête Margaret !

Portrait de Margaret

Nom : Conkey
Prénom : Margaret
Née en 1943
Profession : Archéologue, spécialiste du Paléolithique
Quelques dates :
1978 : Doctorat en anthropologie
2002 : Nommée parmi les “50 femmes les plus importantes de la science”
2009 : Présidente de la Society for American Archaeology

Margaret Conkey est professeure et archéologue, spécialiste du Paléolithique supérieur. Elle travaille depuis 1993 dans les Pyrénées françaises. Elle y étudie l’art rupestre du Paléolithique mais aussi les Hommes vivants dans la région à cette époque. Cela fait d’elle une pionnière dans le domaine. Elle est également l’une des premières archéologues à inclure la théorie féministe dans ses travaux de recherche. La Théorie féministe est l’étude de la place des femmes dans plusieurs domaines comme l’Histoire, la Sociologie ou la Philosophie. Elle a pour but de tenter de comprendre pourquoi le genre crée des inégalités.

Ce domaine de recherche n’a été développé que très récemment bien qu’il ait été créé en 1794 par Mary Wollstonecraft. Margaret Conkey est née en 1943 aux Etats-Unis. En 1965, elle obtient son diplôme d’Histoire ancienne et d’Histoire de l’Art au Mount Holyoke College. Elle étudie aussi l’Anthropologie à l’Université de Chicago et à l’Université de Pennsylvanie.
Margaret Conkey a travaillé dans plusieurs domaines. Elle a été professeure d’Anthropologie mais également bibliothécaire à la Wenner-Gren Foundation for Anthropological Research et assistante de rédaction à l’Université de Chicago. Elle s’intéresse aussi à la pédagogie et lance une campagne pour sensibiliser les jeunes enfants à l’archéologie.

Durant tout sa carrière, Margaret Conkey a dénoncé les inégalités de genre très présentes dans le domaine de l’archéologie. Son travail s’oriente autour du féminisme et de l’archéologie afin de mettre en avant la place des femmes dans l’histoire de l’archéologie. Elle explique d’ailleurs que les inégalités se font toujours ressentir aujourd’hui, surtout lorsqu’il est question de travail de terrain.

Elle est nommée à la prestigieuse chaire « Class of 1960 Professor of Anthropology ». Elle est également directrice de la recherche archéologique (ARI) à l’Université de Californie. Margaret Conkey a su faire sa place dans un milieu encore très représenté par les hommes et a été plusieurs fois distinguée pour ses travaux. Elle remporte le « Prix Chancelier » en en 2009, mais aussi l’Award for Educational Excellence en 2001 et le Distinguished Teaching Award en 1996. Depuis 2009, elle est présidente de la Society for American Archeology. En 2002, elle est nommée parmi les « 50 femmes les plus importantes de la science » par le magazine américain Discover.

Honor ? Loin d’être une poule mouillée !

Portrait de Frost Honor

Nom : Frost
Prénom : Honor
Née le 28/09/1917 – Décédée le 12/09/2010
Profession : Archéologue, spécialiste de l’archéologie sous-marine
Quelques dates :
1971-74 : Découvertes d’épaves puniques
1997 : Médaille pour ses recherches en Égypte
2010 : Création de la fondation Honor Frost

Honor Frost est une archéologue, spécialiste de l’archéologie sous-marine.
Née en 1917 à Chypre, Honor Frost perd ses parents très jeune, elle est alors placée chez Wilfrid Evill, un collectionneur d’art à Londres. Elle commence à s’intéresser aux métiers artistiques très tôt et intègre une école d’art. Elle travaille ensuite sur des ballets en confectionnant notamment une partie des décors. Mais ce qui plait le plus à Honor Frost c’est l’aventure. Elle vit sa première expérience sous-marine lors d’une fête donnée à Wimbledon. Là, elle plonge dans un vieux puit, vêtue d’une combinaison de l’armée.

Pour Honor Frost, cette première expérience est une révélation et elle fait ses premiers pas dans l’archéologie sous-marine en explorant une épave romaine dans le bassin méditerranéen. Dès lors, Honor Frost continua d’étudier les épaves de bateaux. Elle fera des explorations dans beaucoup de régions. Des ports de Byblos à Tyr (Liban), en passant par la Turquie ou la Marsala (Sicile), Honor Frost devient une référence dans le domaine de l’archéologie sous-marine.

Honor Frost a également collaboré avec l’Unesco, afin de préserver le patrimoine sous-marin. Elle continue ses recherches tout au long de sa vie. En 1997, elle est décorée par la France pour ses travaux au large d’Alexandrie (Egypte). Lorsqu’elle meurt en 2010, une fondation qui porte son nom est créé afin de poursuivre ses travaux de recherches et de préservation.

Vous connaissez Sarah ? Elle ne raccroche pas, c’est une pionnière de l’archéologie aérienne

Portrait de Sarah

Nom : Parcak
Prénom : Sarah
Née en 1979
Profession : Archéologue de l’espace et égyptologue
Quelques dates :
2007 : Fondation du “Laboratory for Global Observation”
2009 : Ses recherches permettent de dénoncer les pillages archéologiques en Égypte
2015 : Prix TED
2016 : American Ingenuity Award

Sarah Parcak est une archéologue, professeure d’Anthropologie, égyptologue, experte en télédétection. Née en 1979 dans le Maine (États-Unis), Sarah Parcak fait des études d’égyptologie et d’archéologie à l’Université Yale et passe son doctorat à l’Université de Cambridge (États-Unis).

Sarah Parcak est une pionnière dans le milieu de “l’archéologie du ciel”. En effet, grâce à de nouvelles techniques comme la télédétection et l’imagerie spatiale, elle a pu permettre d’identifier plus de cent sites archéologiques. Parmis eux, des temples, des tombes mais également des vestiges de pyramides.

Ses recherches se concentrent surtout en Égypte,  dans la région de Fayoum, du Sinaï ou du Delta oriental où elle mène des expéditions d’excavations et de prospections. Certains de ces sites sont identifiés comme remontant à 3000 avant J.-C.. Sarah Parcak travaille également pour National Geographic et Discovery Channel.

Elle fonde et dirige le “Laboratory for Global Observation” à l’Université d’Alabama à Birmingham en 2007. En 2006,  Sarah Parcak est lauréate du prix TED, d’un million de dollars. Cela lui permet de financer une partie de ses recherches. En 2009, elle publie son premier ouvrage Télédétection par satellite pour l’archéologie aux éditions Routledge.

On rêve tous d’une grand-mère badass comme Michelle

Nom : Perrot
Prénom : Michelle
Née le 18/05/1928
Profession : Historienne et militante féministe
Quelques dates :
1951 : Agrégation en histoire
1960 : Création de la revue Le Mouvement Social
1974 : Fondation du “Groupe d’Études Féministes”
2014 : Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes
2017 : Commandeur de la légion d’honneur

Michelle Perrot  est professeure d’Histoire contemporaine, historienne et militante féministe. Elle a également travaillé sur le mouvement ouvrier avec Michel Foucault et Robert Badinter. Elle est l’historienne française la plus reconnue en France et à l’étranger. Née en 1928, elle grandit dans le quartier du Sentier à Paris et est encouragée très jeune par son père à faire des études et devenir indépendante. Lorsque Michelle Perrot est au lycée, elle croise la route de Benoîte Groult qui est professeure au cours Bossuet.

Michelle Perrot fait des études d’Histoire à la Sorbonne mais lorsqu’elle émet l’idée de faire ses recherches sur le féminisme, son professeur Ernest Labrousse l’en dissuade. Elle s’intéresse vivements aux ouvriers de la Société de métallurgie de Normandie et plus tard elle crée la revue historique Le Mouvement Social avec Jean Maitron.

Militante active lors des manifestations de Mai 68, Michelle Perrot crée le Groupe d’études féministes (GEF) en 1974 où des sujets comme l’homosexualité ou l’avortement sont étudiés. Ce groupe est strictement réservé aux femmes et remporte beaucoup de succès.  Elle crée également un cours qui a pour sujet “Les femmes ont-elles une histoire ?” à l’Université Paris VII. C’est l’une des premières femmes à aborder le sujet dans l’histoire. Michelle Perrot est l’une des figures majoritaires de l’Histoire des femmes. Au total elle dirige près de 50 thèses sur les femmes et leur histoire au cours de sa carrière. Pour ses travaux, Michelle Perrot a été plusieurs fois récompensée. Elle est Officier de l’Ordre du Mérite et décorée de la Légion d’Honneur en 2017. Elle a également remporté le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.

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